Le cancer du testicule frappe un homme sur 25 000. Bien qu’il représente seulement 1 % des cas de cancer chez l’homme, c’est le cancer diagnostiqué le plus souvent chez les hommes de 15 à 35 ans. Par ailleurs, cette forme de cancer semble plus fréquente chez les hommes de race blanche par comparaison à ceux d’origine africaine. Dans la plupart des cas, la découverte du cancer du testicule se fait par l’auto-examen des testicules, habituellement après un traumatisme ou un coup porté à la région génitale.
On distingue deux types de cancer testiculaire : les séminomes (30 %) et les non-séminomes (70 %).
Détecté à ses débuts, le cancer du testicule répond presque toujours au traitement, même s’il a déjà commencé à envahir d’autres parties du corps.
Causes
La cause du cancer du testicule est encore inconnue. Les médecins constatent que le fait d’avoir des testicules non descendus augmente le risque de cancer de 20 fois par rapport à la population générale, même après une correction chirurgicale. Le risque de cancer est égal pour l’un ou l’autre testicule. La fréquence de cancer est aussi plus élevée chez les hommes présentant des anomalies de l’appareil urinaire.
Les hommes ayant un testicule atteint risquent davantage de voir le cancer apparaître dans l’autre testicule.
Symptômes et Complications
Les symptômes du cancer du testicule comprennent :
- présence d’une masse dans le testicule (fréquent)
- agrandissement du testicule (fréquent)
- douleur, gêne ou sensation de « lourdeur » dans le scrotum (les bourses) (peu fréquent)
- douleur ou gêne dans le testicule (peu fréquent)
- douleur sourde dans l’aine ou l’abdomen (peu fréquent)
Le traitement du cancer testiculaire peut entraîner diverses complications. La radiothérapie peut provoquer des troubles de l’érection (p. ex., obtenir et maintenir une érection), alors que la chimiothérapie est associée à un risque de stérilité.
De plus, les hommes ayant déjà eu un cancer du testicule semblent exposés à un risque plus élevé de leucémie et d’autres cancers.
Les hommes atteints d’un cancer du testicule peuvent se sentir particulièrement vulnérables sur le plan psychologique, notamment parce que ce cancer survient au cours des années où ils commencent leurs familles. Aussi, un bon soutien psychologique constitue un important élément du processus général de guérison.
Diagnostic
La meilleure méthode de dépistage du cancer testiculaire est l’auto-examen des testicules tous les mois. Tout comme l’auto-examen régulier des seins aide les femmes à découvrir le cancer du sein, l’examen des testicules devrait permettre aux hommes de mieux connaître la forme de leurs testicules et de sentir les différentes parties. Une fois par mois, après un bain ou une douche, placez-vous devant un miroir pour effectuer cet examen.
Pour ce faire, prenez les testicules dans vos mains et palpez les différentes parties en roulant doucement chaque testicule entre le pouce et l’index. Vérifiez s’il y a des anomalies ou une bosse. Vous devriez reconnaître la forme ovale des testicules, qui sont lisses et fermes. Vérifiez la présence de bosse autour de l’épididyme, conduit situé au sommet et au dos du testicule.
Lorsqu’un patient présente une tumeur testiculaire suspecte, le médecin vérifie ses antécédents familiaux, effectue un examen physique complet, dont l’examen des testicules et du scrotum, et demande des analyses sanguines. Ces dernières peuvent révéler les marqueurs du cancer. Ensuite, le médecin peut prescrire une échographie du scrotum, examen qui permet de déceler des masses ou des anomalies dans les testicules.
L’étape diagnostique suivante est la biopsie de la tumeur. C’est une intervention qui consiste à enlever le testicule atteint (excision-biopsie) et à en examiner le tissu pour y déceler des signes de cancer. Bien qu’il s’agisse de l’excision du testicule en entier, l’opération ne se fait pas à travers le scrotum mais plutôt à l’aide d’une incision dans l’aine. En enlevant tout le testicule, on réduit le risque de propagation du cancer.
Une fois le diagnostic établi, il est important de déterminer le stade du cancer. Pour ce faire, on effectue une radiographie pulmonaire et une tomodensitométrie de l’abdomen et de la région pelvienne. La radiographie permet de savoir si le cancer a envahi les poumons, alors que la tomodensitométrie renseigne sur sa propagation au niveau des ganglions lymphatiques de l’abdomen. Certains médecins recommandent l’utilisation de substances de contraste spéciales lors des radiographies. Ainsi, la pyélographie intraveineuse permet d’explorer l’appareil urinaire, et la lymphangiographie permet de visualiser le système lymphatique.
Voici les différents stades du cancer testiculaire :
- Stade I : le cancer est encore limité au testicule
- Stade II : le cancer a atteint les ganglions lymphatiques abdominaux
- Stade III : le cancer a atteint d’autres parties du corps, comme les poumons ou le foie
- Récurrence : le cancer est réapparu après le traitement
Traitement et Prévention
Le traitement de première intention du cancer testiculaire est la chirurgie, qui vise à exciser le testicule atteint. L’intervention est suivie de radiothérapie, de chimiothérapie ou d’une combinaison des deux méthodes. Le choix du traitement dépend du stade du cancer et du type en cause.
Stade I : Chirurgie et radiothérapie
L’intervention chirurgicale visant à enlever un testicule s’appelle orchidectomie inguinale radicale. Une grande préoccupation chez beaucoup d’hommes atteints du cancer du testicule est de savoir s’ils pourront maintenir une érection et engendrer des enfants après leur traitement. Comme il suffit d’un seul testicule pour être fertile, ces personnes devraient pouvoir conserver leur capacité à procréer. De plus, l’intervention chirurgicale ne devrait pas modifier la qualité des érections.
Après l’excision du testicule, les patients peuvent décider de se faire installer une prothèse. Cette dernière aura la même forme et le même poids qu’un testicule, ce qui aiderait le patient à se remettre sur le plan psychologique.
Selon le type de tumeur, l’équipe soignante pourrait recommander la radiothérapie pour traiter les ganglions abdominaux. Ce traitement peut s’accompagner des effets secondaires suivants :
- fatigue
- rougeur, sécheresse de la peau au point d’irradiation
- nausée
- perte d’appétit
- diarrhée
La radiothérapie peut réduire la fertilité, mais la production du sperme devrait se rétablir avec le temps.
Après le traitement du cancer, les médecins recommandent habituellement aux patients de subir des analyses sanguines et des radiographies pulmonaires tous les mois pendant un an, et tous les deux mois pendant la deuxième année.
Stade II : Chirurgie et chimiothérapie
Si le cancer a envahi les ganglions lymphatiques, le traitement consiste à enlever les ganglions (curage ganglionnaire) ainsi que le testicule touché (orchidectomie inguinale radicale). Le curage ganglionnaire peut altérer la capacité d’éjaculation, mais la capacité à obtenir et à maintenir les érections ne devrait pas changer.
Après l’opération, les patients atteints d’un cancer au stade II doivent subir une chimiothérapie. Dans certains cas, les médecins peuvent aussi recommander l’administration d’un cycle de chimiothérapie avant l’opération, afin de réduire la taille de la tumeur.
Comme les médicaments de la chimiothérapie circulent dans l’ensemble du corps, un plus grand nombre de systèmes sont touchés par les effets du traitement. Voici les effets secondaires courants de la chimiothérapie :
- nausée et vomissement
- chute des cheveux
- fatigue
- diarrhée
- frissons
- essoufflement
- toux
- ulcération de la bouche
Certaines chimiothérapies peuvent provoquer l’infertilité. Aussi, il est recommandé d’en discuter au préalable, et les patients qui désirent procréer ultérieurement devraient voir avec leur médecin la possibilité d’entreposer leur sperme.
Stade III : Greffe de la moelle osseuse
Si le cancer a atteint le stade III, on pourrait envisager une greffe de la moelle osseuse si les autres traitements ont échoué. De plus, les traitements expérimentaux et les essais cliniques sont d’autres options à examiner.
En général, le cancer du testicule a une issue favorable : plus le dépistage est précoce, meilleur sera le résultat. Le cancer peut cependant réapparaître; aussi, ceux qui ont reçu un traitement doivent surveiller les signes d’un retour du cancer. Selon les statistiques, c’est au cours de la première année suivant le traitement que la probabilité de récurrence du cancer est la plus élevée.
Puisqu’on ne connaît pas les causes de ce cancer, la prévention réside dans la détection précoce. L’examen mensuel des testicules est le meilleur moyen de découvrir le cancer à ses débuts – et le dépistage précoce donne les meilleures chances de guérison.