La glande prostatique est une petite masse de tissu arrondie, localisée derrière la base du pénis. Sa fonction consiste à ajouter du fluide au liquide séminal, qui transporte le sperme. Cette glande a tendance à prendre du volume quand l’homme approche de la quarantaine et continue de grossir avec l’âge. Chez certains hommes, la glande prostatique peut atteindre plus de sept fois sa taille initiale. Cette croissance démesurée se nomme hyperplasie ou parfois hypertrophie. Dans un cas comme dans l’autre, cette affection est appelée hyperplasie bénigne de la prostate ou HBP.

L’HBP ne présente aucun problème pour les deux tiers des hommes de plus de 50 ans, mais les risques de voir se développer une HBP symptomatique augmentent au-delà de cette tranche d’âge. La prostate entoure la partie supérieure de l’urètre, le tube urinaire, à l’endroit précis où celui-ci rejoint la vessie. Si la prostate devient trop volumineuse, elle risque d’étrangler l’urètre et de l’obstruer partiellement. Cette maladie peut entraîner divers problèmes de vessie.

L’HBP n’augmente pas nécessairement le risque de contracter le cancer de la prostate. D’une part, les deux maladies peuvent présenter des symptômes similaires, bien que, la plupart du temps, le cancer de la prostate n’en présente aucun. D’autre part, il est possible de souffrir à la fois d’HBP et d’un cancer de la prostate.

Causes

Nous ne savons pas pourquoi la prostate augmente de volume chez les hommes plus âgés, mais il se peut que ce phénomène soit lié aux changements hormonaux associés au vieillissement.

Symptômes et Complications

Dans les premiers temps, il se peut que l’homme ait de la difficulté à uriner. Avec le temps, cette contrainte peut toucher les muscles de la vessie et les rendre hypersensibles. La plupart du temps, malgré les efforts, la vessie ne parvient pas à se vider. L’envie d’uriner devient de plus en plus fréquente, ce qui peut se révéler particulièrement gênant la nuit.

Les autres symptômes de l’HBP sont les suivants :

  • un besoin urgent d’uriner
  • un délai entre le commencement de la miction et l’écoulement de l’urine
  • un flux urinaire faible ou interrompu
  • la persistance d’un filet d’urine après la miction
  • la sensation que la vessie n’est jamais vraiment vide après la miction
  • une douleur dans le bas du dos, le bassin ou le haut des cuisses

Une vessie qui ne se vidange pas correctement est facteur d’infection des voies urinaires. Certains hommes sont victimes de calculs urinaires ou d’infections à répétition. L’HBP peut parfois déclencher des problèmes de rétention urinaire, une affection caractéristique de l’impossibilité d’uriner. Elle produit, de manière très occasionnelle, une obturation complète de l’urètre et constitue alors une urgence médicale.

Diagnostic

L’examen habituel pour détecter l’HBP est le toucher rectal, au cours duquel le médecin palpe la prostate au moyen d’un doigt ganté pour vérifier sa taille et sa texture. Cet examen permet également de détecter le cancer de la prostate, le cas échéant. Il existe également un examen sanguin qui mesure un agent chimique spécifique, sécrété par la glande prostatique : plus la présence de l’agent chimique est importante, plus volumineuse sera la glande.

Traitement et Prévention

Très récemment encore, on procédait systématiquement à la prostatectomie totale en cas de HBP, ce qui bien souvent entraînait une dysfonction érectile chez les hommes concernés. Des avancées récentes permettent aujourd’hui de traiter l’HBP avec des méthodes plus douces et donc avec moins d’effets secondaires.

Nombreux sont les patients qui peuvent éviter la chirurgie grâce à un recours aux traitements médicamenteux les plus récents. Des médicaments appelés alpha-bloquants peuvent aider à vider la vessie, en particulier si l’obstruction de l’urètre n’est pas trop grave. Certains médicaments sont même capables de réduire la taille de la prostate en contrebalançant la testostérone (une hormone).

Ces médicaments annulent la nécessité d’un recours à la chirurgie chez de nombreux patients atteints d’HBP. Toutefois, l’intervention chirurgicale demeure le seul moyen d’éliminer le problème définitivement. La technique la plus utilisée de nos jours est appelée RTUP (résection transurétrale de la prostate), à laquelle on a recours pour la plupart des malades, à l’exception des cas où la glande prostatique est exceptionnellement volumineuse. Un tube équipé d’une caméra et d’un scalpel est inséré dans l’urètre (le tube qui s’étend le long du pénis et qui remonte jusqu’à la vessie). La RTUP provoque nettement moins de problèmes post-opératoires que la chirurgie ouverte, laquelle risque de rendre l’homme impuissant ou incontinent.

Des techniques encore plus récentes, telles que l’ITUP (incision transurétrale de la prostate) et l’ablation par radiofréquence, ont pour but de réduire la taille de la prostate et entraînent encore moins d’effets secondaires que la RTUP. Dans certains cas, l’électricité et la chaleur sont également utilisées pour détruire l’excès de tissu. Seul un spécialiste peut décider de la technique la plus appropriée dans chaque cas.